Depuis juin 2021, le Projet d’Appui à la Production Durable et de Commercialisation du Niébé au Burkina Faso « Sôssô Yiriwa » (PADCN) est mis en œuvre dans la Région de la boucle du Mouhoun. Il est un sous-projet du Projet d’Agriculture Contractuelle et Transition Ecologique (PACTE) et placé sous la responsabilité de SOS SAHEL International Burkina Faso (SOSSI-BF). Après trois (3) ans de mise en œuvre, le PADCN dresse un bilan satisfaisant.

Au Burkina Faso, le niébé est devenu un produit agricole stratégique en raison des opportunités de revenus qu’il offre aux producteurs, en particulier aux ménages ruraux. Progressivement, le niébé est en train de devenir une culture de rente sous l’impulsion du marché. Toutefois, sa productivité est généralement très faible à cause de nombreuses contraintes biotiques et abiotiques. La plupart du temps, sa culture est marquée par une faible organisation des acteurs, la difficulté d’accès aux intrants de bonne qualité et la méconnaissance des bonnes pratiques agricoles et d’écoulement des produits.

Fabrication d’un compostage en tas

Mis en œuvre dans la Région de la Boucle de Mouhoun, le Projet d’Appui à la Production Durable et de Commercialisation du Niébé au Burkina Faso « Sôssô Yiriwa » (PADCN) contribue à la professionnalisation de la filière niébé en vue d’améliorer les échanges commerciaux durablement selon le principe gagnant-gagnant. A travers le PACTE, le PADCN bénéficie de l’appui technique et financier de l’Agence Française de Développement (AFD), de l’Union Européenne (UE) et de la Coopération financière allemande (KfW). Le coût total du projet est d’environ 478 000 000 millions de francs CFA. Les bénéficiaires directs du PADCN sont les producteurs membres de l’Union Provinciale « Sissima » des producteurs de niébé du sourou.

Dans le cadre de la contractualisation, le PADCN a permis à l’Union Provinciale « SISSIMA » des Sociétés Coopératives de Production de Niébé du Sourou de contractualiser avec des acheteurs institutionnels pour la commercialisation du niébé. Sur les trois ans du projet, c’est au total une vingtaine de contrats qui ont été signés entre l’Union Provinciale « SISSIMA » et les mairies de Tougan, de Toma, de Kassoum et bien d’autres structures dont des associations humanitaires. Du reste, cette mise en relation a permis à l’Union de commercialiser plus de 2 000 tonnes de niébé durant la période d’exécution du projet allant de 2021 à 2023.

Remise de décortiqueuses multifonctionnelles et de charrettes à Tougan

Pour ce qui est du renforcement des capacités des producteurs, plus de 3000 producteurs de l’Union « SISSIMA » ont bénéficié de 13 sessions de formations sur les techniques agroécologiques innovantes. Ces formations ont porté essentiellement sur la technique de production de la fumure organique/compostage et de production d’engrais liquide, la Gestion Intégrée des Pesticides et des Déprédateurs (GIPD), la technique de traitement et conservation du niébé, les techniques de luttes antiérosives, les techniques agroforestières, la production de plants fertilisants et la production de semences de niébé certifiées.

Aussi, 40 Responsables de l’union ont bénéficié de 5 sessions de formation sur la gestion coopérative et la gouvernance, en marketing, en entrepreneuriat agricole en lien avec le développement de la filière niébé, en technique de négociation des prix et la contractualisation, en formation des leaders des coopératives et gestion d’unité économique.

Remise de magasin de 300 tonnes à Dédougou

Dans la dynamique de toujours permettre aux producteurs de niébé d’augmenter leur productivité, le PADCN a permis à l’Union « SISSIMA » d’acquérir 243 charrues asines, 65 tricycles, 210 charrettes asines, 03 motoculteurs, 03 décortiqueuses multifonctionnelles, un camion et des kits de petits matériels pour la fabrication de compostage en tas et liquide. En plus de ces acquisitions, l’Union dispose aujourd’hui de 04 magasins de stockage équipés dont 02 magasins de 50 tonnes et 02 magasins de 300 tonnes.

Malgré les difficultés et contraintes liées au contexte sécuritaire dans la région de la Boucle du Mouhoun, les résultats atteints par le PADCN restent fort appréciables. Grâce au mécanisme contractuel mis en place par le projet et aux renforcements des capacités en agroécologie, l’Union peut augmenter davantage sa productivité et écouler plus facilement ses produits. Conscient des difficultés liées à la pérennisation des acquis du projet, le PADCN a mis en place un mécanisme d’exploitation rationnelle et d’entretien des infrastructures et équipements. Ce mécanisme est géré par les acteurs clés de la filière niébé de la Boucle du Mouhoun.

Le Cabinet d’Etudes et d’Appui-conseil en Communication (CEAC)